En psychiatrie, deux systèmes de classification sont assez proches et utilisés : la 5ème version du Manuel Diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie (APA, 2015) et la 11ème édition de la Classification internationale des maladies (CIM-11) de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Dans le système hospitalier français, les troubles sont évalués à partir de la CIM qui est très proche du DSM.
Les troubles anxieux appartiennent à la rubrique des troubles névrotiques et apparaissent dans la 7ème édition de la CIM en 1955.
Une classification extraite de la 3ème version du manuel (DSM-III, 1980)
Des changements marquants ont été mis en évidence à propos de la 3ème version du manuel (DSM-III, 1980)
- Le terme de névrose est remplacé au profit de la notion de trouble : en effet la classification du DSM a remplacé les névroses par les troubles anxieux qui correspondraient à des manifestations où ces derniers sont indépendants d’approches pathologiques organiques, dépressives ou psychotiques. La position de scinder la névrose d’angoisse en deux entités distinctes – trouble panique et anxiété généralisée – est adoptée par la CIM-10
- Le terme neurasthénie est abandonné dans le DSM alors qu’elle persiste dans la CIM-10
- La névrose d’angoisse est démembrée en deux entités : troubles paniques et anxiété généralisée
- Le trouble anxiété sociale fait l’objet d’une description
- Dans la dernière version, le DSM-5, les Troubles Obsessionnels Compulsifs et le Stress Post-Traumatique ont désormais une catégorie à part : TOC et troubles apparentés et troubles réactionnels
9 troubles anxieux décrits dans le DSM-5
En effet, on entend souvent dire que 'l'on peut-être anxieuxé" mais il n'existe pas une anxiété en tant que telle mais bien des anxiétés, parmi lesquelles on trouve :
- Anxiété de séparation (fiche e1.1)
- Phobie spécifique (fiche e1.2)
- Anxiété sociale (phobie sociale) (fiche e1.3)
- Trouble panique (fiche e1.4)
- Agoraphobie (fiche e1.5)
- Anxiété généralisée (fiche e1.6)
- Trouble anxieux dû à une affection médicale
- Trouble anxieux induit par une substance
- Trouble anxieux non spécifié
Une classifcation des troubles anxieux dans la CIM-11
Dans la CIM-11 qui est la 11ème révision de la Classification Internationale des Maladies, comme pour le DSM, les troubles obsessionnels compulsifs ou apparentés et les troubles spécifiquement associés au stress (trouble de stress post-traumatique, trouble de deuil prolongé, trouble de l’adaptation) sont dans une catégorie à part entière dissociée de la rubrique des troubles anxieux ou liés à la peur
Dix troubles sont décrits dans la CIM-11 :
- Trouble d’anxiété généralisé (fiche e1.7)
- Trouble panique (fiche e1.8)
- Agoraphobie (fiche e1.9)
- Phobie spécifique (fiche e.1.10)
- Trouble d’anxiété sociale (fiche e1.11)
- Trouble d’anxiété de séparation (fiche e1.12)
- Troubles anxieux provoqués par une substance
- Syndrome d’anxiété secondaire
- Autres troubles anxieux ou liés à la peur
- Troubles anxieux ou liés à la peur, sans précision
Une discussion actuelle relative à la classification des troubles anxieux
Aujourd’hui, la position catégorielle du DSM et de la CIM est amplement discutée. Selon Dominique Servant, médecin - psychiatre, responsable de l'unité du stress et de l'anxiété du CRHU de Lilles, la classification bien qu'elle soit opérationnelle pour faciliter le diagnostic des troubles anxieux, évaluer leurs fréquences et leurs évolutions et proposer des traitements plus efficaces- ne peut pas rendre compte du rôle de l’anxiété dans le développement et l’adaptation, ni de la diversité clinique des états anxieux.
Une fonction multiple et complexe de l'anxiété
De facto, l’anxiété a une fonction multiple et complexe et n’est pas pathologique en soi. De plus elle s’inscrit dans le registre émotionnel humain. L’anxiété physiologique permet de détecter un danger et de préparer les comportements de défense. Elle joue un rôle fondamental dans la construction de notre personnalité et de notre adaptation permettant de faire à la performance, aux épreuves et l’agression. Elle paraît indispensable à l’action, à l’apprentissage, la prise de décision et la performance.
Cependant à partir d’un certain niveau, l’anxiété devient pathologique, envahissante et inhibe l’individu dans son adaptation face au monde environnant.
Elle catalyse toutes les peurs plus profondes : tomber malade, perdre un proche, être abandonné, rejeté, échouer dans ses désirs.
Cependant l’anxiété est différemment perçue : d’aucuns se disent de nature anxieuse tandis que d’autres appréhendent celle-ci à certains moments de leur vie et la gèrent très bien.
Tyrer (1986) critique la classification du DSM qui aboutit à des changements trop fréquents à une instabilité diagnostique. L’approche trop rigide du DSM ne traduit pas selon lui, la réalité clinique. Il constate par ailleurs que chez un même patient, bien souvent, les praticiens sont amenés à lui diagnostiquer différents troubles anxieux au cours de son évolution. Certains patients en effet présentent une anxiété dont l’évolution continue et durable s’inscrit dans un style de vie ou une façon d’être face au monde et soi-même (Servant, 2022).
C’est la raison pour laquelle Spielberger (1975) propose de distinguer l’anxiété-trait de l’anxiété-état. On définit l’anxiété-état comme un état émotionnel transitoire qui fluctue d’une situation d’anxiété à une autre et l’anxiété-trait comme une disposition plus stable. Selon l’auteur, une anxiété-trait élevée prédispose à des réactions plus intenses d’anxiété-état.
De très nombreux patients présentent une symptomalogie anxieuse qui peut correspondre à un trouble anxieux mais aussi s’inscrire dans un trouble psychiatrique ou correspondre à des états anxieux plus complexes ne rentrant pas forcément dans la classification induite par le DSM. Plusieurs états anxieux peuvent ainsi être distingués tant par leur objet que par leur expression clinique tels que l’anxiété réactionnelle au stress du quotidien ; face à un choc psychologique ; l’anxiété phobique ; l’anxiété pour des dangers potentiels ou des incertitudes ; l’anxiété liée au doute et au questionnement ; liée à l’expression émotionnelle ; à la solitude ; à la mort ; à la quête de sens… (Servant, 2022).
De même, le DSM n’intègre pas suffisamment les modèles théoriques psychopathologiques de l’anxiété et des troubles anxieux.
La naturopathie rénovée constitue une réponse adaptée à l'accompagnement des troubles émotionnels anxieux
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