A partir des années 1980, la recherche découvre que les systèmes nerveux, endocrinien, et immunitaire communiquent entre eux, avec des modalités d’interaction incarnées par les molécules passagères appelées neurotransmetteurs telles que les peptides, les hormones, les cytokines, les facteurs de croissance, les endorphines…. Elle met également en lumière que les facteurs psychologiques peuvent modifier la réaction immunitaire d’un individu (mesurée par le taux des immunoglobines de sécrétion IgA retrouvées dans la salive. On parle notamment dans ce cas de psycho-neuro-endocrino-immunologie (PNEI).
Plusieurs études indiquent notamment que l’humeur positive engendre un fonctionnement plus efficace de l’immunité tandis que l’humeur négative (peur, désespoir, anxiété) affaiblit celui-ci. De même, les croyances elles-mêmes pourraient avoir un effet direct sur le système immunitaire. Le Docteur M. Seligman, fondateur du mouvement de la « psychologie positive », constate qu’une attitude pessimiste sur l’existence, dans laquelle les individus s’attribuent la responsabilité de ce qui se passe mal, altère la santé. En 1988, l’auteur vérifie que le pessimisme endommage la santé via une diminution des lymphocytes T de son immunité.Le stress généralisé diminue globalement certaines défenses immunitaires et en cas de maladie, viendrait exacerber celle-ci (Caroff, 2020)
Zoom sur le fonctionnement du Système Nerveux
En tant que principal système gouvernant le corps, le système nerveux assure les fonctions mentales, supérieures et l’expression émotionnelle ; participe au maintien de l’homéostasie et régule les activités des muscles et des glandes.
La classification structurale qui englobe tous les organes du système nerveux, comprend deux subdivisions : le système nerveux central et le système nerveux périphérique.
Le système nerveux central (SNC) est formé de l’encéphale et de la moelle épinière, situés dans la cavité postérieure. En tant que centre de régulation et d’intégration du système nerveux, il interprète l’information sensorielle qui lui parvient et produit au besoin des réponses motrices fondées sur l’expérience et les conditions ambiantes(Marieb& Keller, 2020). Il implique à la fois des structures préfrontales et limbiques : les aires cingulaires antérieure, insulaire, orbifrontale et ventromédiale du cortex préfrontal, le noyau central de l’amygdale, le noyau paraventriculaire de l’hypothalamus, la substance grise péri-aqueducale, le noyau parabrachial, le noyau du tractus solitaire, le noyau ambigu, la moelle ventrolatérale, la moelle ventromédiane et le champ médullaire tegmental(Benarroch, 1993). Tous ces éléments sont interconnectés entre eux de façonréciproque, permettant aux informations de circuler dans les deux sens entre la partie supérieure et inférieure du SNC.
Le système nerveux périphérique (SNP) comprend toutes les divisions du système nerveux situées à l’extérieur du SNC ; il est principalement formé des nerfs issus de la moelle épinière et de l’encéphale.
Les nerfs spinaux transmettent les potentiels d’action (ou influx nerveux) entre certaines parties du corps et la moelle épinière et vice-versa (ibid, 2020).
Les nerfs crâniens acheminent les potentiels d’action entre certaines autres parties du corps et l’encéphale et vice versa. Aussi les nerfs du SNP sont de véritables lignes de communication reliant toutes les régions du corps en transmettant les potentiels d’action des récepteurs sensoriels au SNC et du SNC aux glandes et aux muscles appropriés.
[1]Marieb E. & Keller S., Biologie humaine, Principes d’anatomie et dephysiologie, 2020, ed. Pearson
[2] Benarroch EE., The centralautonomic network : Functional organization, dysfunction and perspective. MayoClinic Proceedings 1993 ; 68 :988-1001
Une classification fonctionnelle relative au Système Nerveux Périphérique
La classification fonctionnelle s’applique uniquement aux structures du SNP. Elle comprend deux subdivisions :
· La voie sensitive ou voie afférente (littéralement « qui apporte à ») est formée de nerfs. Chacun de ces nerfs est composé de nombreuses neurofibres qui transportent vers le SNC les potentiels d’action émis par les récepteurs sensoriels disséminés dans l’organisme. La voie sensitive renseigne constamment le SNC sur les évènements qui se produisent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
· La voie motrice ou voie efférente (littéralement « qui porte vers »), est constituée des neurofibres qui transmettent les potentiels d’action provenant du SNC vers les organes effecteurs, soit les muscles et les glandes. Ces potentiels activent les muscles et les glandes c’est-à-dire ils déclenchent une réponse motrice.
La voie motrice comprend elle-même deux subdivisions :
· Le système nerveux somatique (SNS) ou système nerveux volontaire permet de commander les muscles squelettiques de façon consciente (même s’il arrive que des mouvements soient produits de façon involontaire)
· Le système nerveux autonome (SNA) ou système nerveux involontaire régit les activités automatiques ou involontaires comme le muscle cardiaque, les muscles lisses et les glandes. Il comprend deux subdivisions fonctionnelles : la partie sympathique (qui stimule) et la partie parasympathique (qui inhibe).
En dépit de sa complexité, le tissu nerveux est constitué de deux principaux types de cellules seulement : les gliocytes et les neurones.
D’une part, les glioctytes ou cellules gliales forment dans le Système Nerveux Centralla névroglie (entendue comme la colle nerveuse) et les différents types de glioctytes soutiennent, isolent et protègent les neurones. La névroglie estcomposée des cellules suivantes :
· Les astrocytes (déterminent la perméabilité capillaire ; interviennent dans les échanges entre les capillaires et les neurones ; forment entre ces deux structures une barrière vivante ; participent à la régulation du milieu chimique cérébral en récupérant les ions potassium- ces derniers contribuant à générer les potentiels d’action)
· Les microglies (ou cellules microgliales) sont des macrophagocytes qui surveillent la santé des neurones environnants et éliminent de l’encéphale les débris tels que les cellules mortes et les bactéries
· Les épendymocytes forment la névroglie qui tapisse les cavités centrales de l’encéphale et de la moelle épinière. Le battement de leurs cils facilite la circulation du liquide cérébro-spinal remplissant ces cavités et formant un coussin protecteur autour du SNC
· Les oligodendrocytes sont des gliocytes qui constituent des enveloppes lipidiques isolantes appelées gaines de myéline
Des recherches récentes soulèvent l’hypothèse selon laquelle les gliocytes peuvent détecter l’activité des neurones et communiquer entre eux, formant une sorte de réseau parallèle aux neurones qui participerait autraitement de l’information.
D’autre part, les neurones ou celles nerveuses, sont spécialisées dans la transmission des messages (potentiels d’action) entre les diverses parties du corps. Elles sont constituées d’un corps cellulaire ;de prolongements neuronaux (les prolongements qui transmettent les messages reçus par la cellule vers le corps sont appelés les dendrites et les ceux qui produisent les potentiels d’action transmis hors du corps cellulaire sont appelés axones ou neurofibres). Ce sont les axones qui, quand ils atteignent les corpuscules nerveux terminaux, libèrent les neurotransmetteurs dans l’espace extracellulaire entre deux neurones ou entre un neurone et sa cellule cible. A noter que chaque corpuscule nerveux terminal est séparé du neurone voisin par un mince espace appelé la fente synaptique. Cette jonction fonctionnelle permettant de faire passer un potentiel d’action d’un neurone à un autre est appelé synapse.
Enfin la plupart des neurofibres longues sont recouvertes d’un substance lipidique cireuse et blanchâtre appelée myéline : celle-ci protège les neurofibres, les isole sur le plan électrique et accroît la vitesse de propagation des potentiels d’action.
Une classification des neurones
Les neurones peuvent être classées selon leur fonction ou leur structure :
· Classification fonctionnelle : les neurones qui transmettent les signaux des récepteurs sensoriels (de la peau ou des organes internes) vers le SNC sont appelés neurones sensitifs ou neurones afférents. Les neurones qui transmettent les potentiels d’action du SNC jusqu’aux viscères, aux muscles et aux glandes sont appelés neurones moteurs ou neurones efférents. Les interneurones ou neurones d’association relient les neurones sensitifs et les neurones moteurs dans les voies nerveuses
· Classification structurelle : elle repose sur le nombre de prolongements (dendrites et axones) qui émergent du corps cellulaire. Les neurones multipolaires possèdent plusieurs prolongements. Comme tous les neurones moteurs et les neurones d’association sont multipolaires, il s’agit d’un type structurel le plus courant. Les neurones bipolaires sont pourvus de deux prolongements :un axone et une dendrite et participent au traitement de l’information sensorielle
La constitution du Système Nerveux
Deux parties constituent notre système nerveux, le système nerveux central et le système nerveux autonome ou neurovégétatif.
Le système nerveux autonome, qui régule tous les processus corporels se produisant automatiquement, se subdivise en deux systèmes aux actions opposées : le système nerveux parasympathique et le système nerveux sympathique. Ils contrôlent les impacts du stress et de la relaxation sur notre corps.
Le système nerveux parasympathique[1]est responsable des fonctions involontaires de l'organisme, destiné à tempérer les fonctions neurologiques inconscientes du corps.
L’action du système nerveux parasympathique s’oppose à celle du système sympathique en s’occupant de ralentir les fonctions de l'organisme dans un objectif d’économiser de l'énergie.
Le système parasympathique agit principalement sur la digestion, la croissance, la réponse immunitaire, les réserves énergétique.
Le système nerveux sympathique ou orthosympathique, quant à lui, intervient dans des situations d'alerte où, par exemple, il faut combattre ou fuir (fight-or-flight). Il régule la vie organique et végétative en ayant une action sur les viscères par le biais de l'adrénaline et de la noradrénaline.
Le sympathique agit pour préparer l'organisme à faire face à un défi de nature physique ou psychologique. Cette suractivité entraîne une élévation de la fréquence cardiaque, une vasoconstriction des viscères et une vasodilatation des muscles sous contrôle volontaire du système nerveux central.
Dans l'approche naturopathique que je pratique, la connaissance scientifique du système nerveux est une condition sine qua none afin d'accompagner au mieux les consultants dans leurs motifs de santé relatifs à la sphère émotionnelle.
[1]https://www.passeportsante.net/fr/parties-corps/Fiche.aspx?doc=systeme-nerveux-parasympathique,consulté le 04 mars 2023